I Love you for ever Hiba

I Love you for ever Hiba

En effet, « I love you for ever Hiba » a été « prélevé » sur l’une des photographies qui donne à lire cette inscription au pied de la statue des martyrs, place des martyrs, au cœur de Beyrouth. Ce titre va désormais se proposer comme équivalence amoureuse au voyage libanais de l’été 2005, comme présence de ce qui toujours résistera aux turbulences du monde ; ainsi là où historiquement, avant 1975, le pouls de la ville battait à plein régime, (car cette place était le lieu privilégié des échanges portuaires et des croisements des populations du bassin méditerranéen et au-delà), la place des martyrs – suite à la guerre qui aura duré quinze ans – est désormais rasée, déserte, rendue à une solitude de vaste parking sans âme, insidieusement bordée par le virgin mégastore et les quartiers chics relookés à grand renfort des capitaux du trust Solidere.
Si le travail de Monique Deregibus reste attaché à la rencontre avec des villes – pas n’importe lesquelles bien sûr – c’est parce qu’ elle va toujours tenter d’y maintenir à vif une forme de violence en représentation qui aurait pour équivalence intime l’acte même de la photographie. Dans ce contexte particulier, le choix du titre de l’exposition (et du livre) fait en quelque sorte le pari impertinent de déjouer le destin tragique de la ville pour exposer en pleine lumière ce qui de l’amour, via sa geste héroïque, l’emporte et va pouvoir désormais hanter le territoire.
Parution
13/04/2009
Collection
Hors Collection
Format
210 x 250
Relié couverture cartonnée
91 photographies en couleur
104 pages
ISBN : 978-2-35046-164-9
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Paru dans la presse

Monique Deregibus est photographe et professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon. « La maison Chypre, 2009-2013 » est le troisième livre réalisé en collaboration avec les éditions Filigranes, Paris.
Chacune des séries photographiques, héritière d’une histoire du paysage conceptuel, est consacrée à des territoires spécifiques, tantôt proches ou lointains, manifestant toujours un fort intérêt pour les réminiscences inconscientes contenues dans le plan ainsi que pour les notions d’architecture et de territoire urbain. Ces espaces la plupart du temps consignés dans un travail éditorial peuvent se lire comme formant le décor abandonné des tragédies humaines.