Des sans – abri incarnés par des comédiens. La démarche a de quoi susciter l’interrogation. Pourtant Christophe Beauregard puise dans la fiction toute la légitimité de son engagement.

La prolifération actuelle d’images représentant les souffrances des plus précaires conduit paradoxalement à leur banalisation.

En délaissant le reportage au profit de la recon stitution, le photographe veut bousculer notre perception pour tenter de provoquer une prise de conscience.

Les mises en scène ont été soigneusement dir igées, longuement discutées avec leurs protagonistes, pour restituer l’exclusion dans sa violence crue.

Semantic tramps imite une réalité saisissable par tous, ignorée par beaucoup. Le parti-pris esthétique vise ici une seule fin : forcer le regard à se poser là où trop souvent il se détourne, séduire pour mieux déranger.

« Que l’on connaisse ou pas le ‘secret’ de ces portraits, la place du spectateur est tout aussi inconfortable que celle du photographe. »