“ En sismographe méthodique et précis, la caméra enregistre le vacillement du regard, le dessèchement de la gorge, les minuscules convulsions de la voix. Et, comme si quelqu’un, quelque part, se faisait un sang d’encre – nous ? – en prenant la mesure de ce qui vient d’être énoncé, un noir de quelques secondes sépare chaque confession de la suivante. C’est tout ? Oui c’est tout. Nous voici entré de plain-pied dans la matière humaine, cette pâte où la moindre brise, le plus modeste des courants d’air vient imprimer des abîmes et creuser des gouffres. Il reste à noter enfin que, dans un entêtement admirable, Joël Brisse et Marie Vermillard font – contre vents et marées – du cinéma comme ils l’entendent… un cinéma fait du regard tout à la fois curieux, émerveillé, interrogatif et inquiet qu’ils posent chaque jour sur le monde.
"C’est en abandonnant tout préjugé contre le caractère expérimental et minimaliste du projet, contre son apparente absence de cohérence dramaturgique, que l’on en découvre la richesse. Au fil de ces confidences que les comédiens distillent avec un tel naturel que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un souvenir intime (documentaire ou fiction ?), le concept de Joël Brisse et Marie Vermillard s’impose comme un recueil de nouvelles dont le trait d’union serait le trouble, et l’impact émotionnel qu’il produit chez le spectateur. Les histoires de traumas plus ou moins douloureux que raconte Joël Brisse rejoignent un terreau collectif, traduisent une expérience humaine suffisamment partagée, pour que personne ne soit indifférent à ce qui n’apparaîtrait qu’à tort comme des anecdotes personnelles. Il y a quelque chose dans ces souvenirs imaginaires qui touche un point sensible en nous, évoque une expérience analogue, suscite une complicité."
Les fiches du cinéma – Roland Hélié
“ En sismographe méthodique et précis, la caméra enregistre le vacillement du regard, le dessèchement de la gorge, les minuscules convulsions de la voix. Et, comme si quelqu’un, quelque part, se faisait un sang d’encre – nous ? – en prenant la mesure de ce qui vient d’être énoncé, un noir de quelques secondes sépare chaque confession de la suivante. C’est tout ? Oui c’est tout. Nous voici entré de plain-pied dans la matière humaine, cette pâte où la moindre brise, le plus modeste des courants d’air vient imprimer des abîmes et creuser des gouffres. Il reste à noter enfin que, dans un entêtement admirable, Joël Brisse et Marie Vermillard font – contre vents et marées – du cinéma comme ils l’entendent… un cinéma fait du regard tout à la fois curieux, émerveillé, interrogatif et inquiet qu’ils posent chaque jour sur le monde.
Prolongeant la présentation vendéenne, le musée complète sa sélection en privilégiant les photographies et vidéos récentes réalisées par Philippe Bazin à Porto, en Pologne, en Albanie mais également à Douvres, à Calais et à Bilbao.
Près de 150 photographies et vidéos seront ainsi réunies dans les salles du musée et notamment la série complète des Adolescents de Calais, réalisée en 1993-1995 et qui sera l’occasion d’un grand rendez-vous.
BP.
Le musée rend ainsi hommage à Karen Knorr, photographe américano-britannique de renommée internationale, en présentant au fil des salles une quinzaine d’images. Certaines photographies seront replacées en situation, là où les prises de vue ont eu lieu entre 2003 et 2004, mais aussi dans la galerie de liaison, au premier étage du musée. Quelques images réalisées au musée Condé à Chantilly, au château de Chambord ainsi qu’au musée de la Chasse et de la Nature à Paris, viendront agrémenter la présentation.
Pour l’occasion, la maison Deyrolle prête certains spécimens comme un renard, un ragondin ou des oiseaux naturalisés qui apporteront une poésie bucolique aux salles du musée.
Dans l’oeuvre de Karen Knorr, les animaux évoluent dans l’espace de ces "sanctuaires culturels" que l’on veut habituellement protéger de la profanation des bêtes. Cette transgression ajoute une note de merveilleux, proche de l’univers de Lewis Carroll et d’Angela Carter. L’étrangeté de la série des Fables résulte aussi de la subtilité des compositions, photo-montages où l’artiste mêle la photographie analogique et l’image
digitale. L’insolite ambiguïté ainsi produite dans un décor artificiel de musée, intensifie le trouble chez l’observateur.
L’aimable bestiaire de Karen Knorr invite le visiteur à redécouvrir les décors historiques raffinés d’un des plus beaux hôtels du Marais.
Françoise Reynaud,
A quoi ressemblera le monde de demain ? Une terre sans humains, de nouvelles intelligences mi-mécaniques, mi-organiques, des post-humains, des êtres hybrides, des robots ? Dans cette exposition, six artistes nous livrent leur vision.
Chacun interroge à sa manière le rapport de l’homme à la machine. Qui est l’esclave de qui ? Qui gagnera à la fin ? Et si chacun s’interpénétrait ? Des machines de plus en plus humaines, des hommes de plus en plus mécaniques ?
Le futur est une source d’inspiration primordiale pour les artistes nouveaux médias mais aussi dans la littérature, le cinéma, la science… Les différentes visions sur la relation entre l’homme et la machine qu’elles soient optimistes ou catastrophiques, soulignent comment le monde actuel nous donne les clés d’un futur déjà proche.
Une réflexion que Le Cube enrichira tout au long de ce semestre, avec une exposition photos, des conférences, des débats, des spectacles et performances en parallèle de cette exposition.
Depuis sa série Chirurgies (2005) (Manuel d’esthétique, Editions Filigranes), Christophe Beauregard développe un travail plastique en interrogeant les différentes formes de mise en scènes en photographie.