Au gré de ses lectures, Sylvain Solaro sélectionne citations bibliques, textes critiques, articles de presse, et se fabrique un répertoire de Çcoléresé regroupant faits divers, violences choquantes et gratuites, esthétismes prétentieux, conseils idiots. De même, il passe en revue son univers intime et photographie objets fétiches et modéles qu’il déréalise par une prise de vue morcelée et des virages colorés. Tel un entomologiste à la recherche de papillons rares, Solaro épingle dans des boîtes ces morceaux choisis qu’il semble vouloir classer selon leurs espéces, créant ainsi des confrontations à la fois ironiques et poétiques. Ces boîtes bricolées, sorte de reliquaires photographiques, conférent à leur contenu un acpect sacré, à la limite de l’absurde, rappelant les icônes populaires du Moyen Age. Le travail intimiste de Sylvain Solaro évolue ici vers un art plus concernéé, sa vision du monde restant cependant nourrie par son goût prononcé pour une mise en abîme surréaliste qui rappelle celle de l’insolite Joseph O’Cornell.