Durant sa résidence à Béthune, Brian Griffin a choisi de consacrer son temps à l’une des plus grandes usines de pommes de terre frites d’Europe : McCain et du fait du passé de Béthune en tant que champ de bataille, à l’histoire de la Première Guerre mondiale.
D’autre part, 2018 marque le centenaire de la fin de la guerre or il s’avère que Labanque se situe à Béthune, l’endroit exact où les soldats britanniques étaient postés pendant 1914-1918. Ceci lui a donné l’idée de travailler de potentielles résonances entre l’Angleterre et le nord de la France. Très tôt, Brian a été interpellé par le nombre de morts durant la Première Guerre mondiale, sur le front Ouest : 700.000 à Verdun, un million pendant la Bataille de la Somme, plus proche de Béthune, pendant laquelle les Anglais ont subi le plus grand nombre de perte en une seule journée, et ce pour toute l’histoire de l’armée britannique. Cette idée que le sang, les os, les membres des soldats étaient présents dans le sol où poussent les pommes de terre qui nous nourrissent a donné lieu à un projet qui questionne le territoire, l’histoire et la guerre, d’une manière ténue. L’exposition, quant à elle, est construite sur le motif d’un jeu de Cluedo et fait référence à la série Twin Peaks, dont elle partage l’intérêt pour l’irrationnel et le postmodernisme.
Conversation entre Anne Braybon, Federica Chiocchetti, François Hébel, Brian Griffin et Valentine Umansky, enregistrée à Paris, novembre, 2017.
Brian Griffin en résidence à Labanque à Béthune a travaillé et observé son point de vue sur la région du Nord, qui est, d’une certaine manière, similaire à celle dans laquelle il a grandi et que l’on appelle le Black Country en Angleterre tant du point de vue du paysage que d’un passé ouvrier commun.
SPUD en effet, c’est un terme “vulgaire” qui signifie pomme de terre.
C’est aussi l’un des surnoms donnés aux soldats durant la Première Guerre mondiale (Spud-Mutt).
Exposition Labanque à Béthune du 17 mars – 22 juillet 2018
Brian Griffin
Photographe
Brian Griffin né en 1948 à Birmingham, au coeur du Black Country (Royaume-Uni), il vit et travaille désormais à Londres. Il travaille pendant quelques années pour la British Steel Corporation avant de débuter ses études de photographie à l’École polytechnique de Manchester. Par la suite, il collabore avec divers magazines ainsi que pour l’industrie du disque et des commandes, publiques ou privées. En 1987, il est exposé pour la première fois aux Rencontres d’Arles. Tout au long de sa carrière, il publie de manière indépendante plusieurs ouvrages et livres d’artiste. Son travail fait désormais partie des collections du Victoria & Albert Museum à Londres, du Museum Folkwang à Essen.
Valentine Umansky
Auteur
Commissaire indépendante et critique, elle travaille depuis plusieurs années auprès de galeries spécialisées en photographie.