Le parcours de Bruno Réquillart (né en 1947 à Marcq-en-Barœul) débute en 1967 avec des reportages témoignant de l’état d’esprit libertaire et militant propre à sa génération et à son époque. Sa rencontre avec Maurice Béjart et le Ballet du XXe siècle, qu’il photographie pendant trois ans, reste à ce titre emblématique. Mais l’expérience photographique se poursuit bientôt chez lui en marge du document et de la commande pour se concentrer sur le quotidien et sur les lieux qui lui sont familiers.
Sa démarche se fait alors conceptuelle, relève de l’inventaire et de l’accumulation de sujets soi-disant insignifiants (les séries s’intitulent Constats et montrent des éléments urbains : rideaux de fer, panneaux publicitaires, troncs d’arbres, etc.) : J’avais à l’époque une sorte de boulimie de l’image, je faisais des prises de vue mais je ne développais pas mes négatifs, raconte-t-il aujourd’hui. Mais sa curiosité visuelle est tout aussi révélatrice d’une histoire personnelle, d’un retour introspectif, d’un besoin « d’état des lieux ». L’entreprise, parsemée de quelques voyages en Europe, s’arrête brusquement en 1981. Persuadé d’en avoir terminé avec la photographie, Bruno Réquillart se consacre alors à la peinture « pour essayer autre chose » et fait bientôt don à l’État (en 1992) de ses négatifs et de ses tirages. Après une absence d’images qui dure presque vingt ans, s’opèrent un renouveau et un retour à la pratique. À partir de 2000, il photographie avec un appareil panoramique les paysages de son enfance passée dans le Nord-Pas-de-Calais, les ruelles de Pavia (Portugal), où il a désormais installé son atelier de peintre, et enfin Paris. La ville, son lieu de vie depuis 1970, est à nouveau scrutée comme un inépuisable matériel visuel mais sa représentation, sans doute en raison du format, s’est enrichie d’innombrables formes et détails observés lors de ses déambulations.
Sa démarche se fait alors conceptuelle, relève de l’inventaire et de l’accumulation de sujets soi-disant insignifiants (les séries s’intitulent Constats et montrent des éléments urbains : rideaux de fer, panneaux publicitaires, troncs d’arbres, etc.) : J’avais à l’époque une sorte de boulimie de l’image, je faisais des prises de vue mais je ne développais pas mes négatifs, raconte-t-il aujourd’hui. Mais sa curiosité visuelle est tout aussi révélatrice d’une histoire personnelle, d’un retour introspectif, d’un besoin « d’état des lieux ». L’entreprise, parsemée de quelques voyages en Europe, s’arrête brusquement en 1981. Persuadé d’en avoir terminé avec la photographie, Bruno Réquillart se consacre alors à la peinture « pour essayer autre chose » et fait bientôt don à l’État (en 1992) de ses négatifs et de ses tirages. Après une absence d’images qui dure presque vingt ans, s’opèrent un renouveau et un retour à la pratique. À partir de 2000, il photographie avec un appareil panoramique les paysages de son enfance passée dans le Nord-Pas-de-Calais, les ruelles de Pavia (Portugal), où il a désormais installé son atelier de peintre, et enfin Paris. La ville, son lieu de vie depuis 1970, est à nouveau scrutée comme un inépuisable matériel visuel mais sa représentation, sans doute en raison du format, s’est enrichie d’innombrables formes et détails observés lors de ses déambulations.
Bruno Réquillart
Photographe
Né en 1947, Bruno Réquillart, après des études en arts graphiques et communication, commence à photographier vers 1967-68. Son travail essentiellement en noir et blanc s’inscrit dans une pratique “érudite” de l’image photographique. Mêlant les formes du reportage et de l’art conceptuel, Bruno Réquillart ne cesse d’interroger ce qui fonde l’identité, l’ontologie de l’image photographique. Cadrage du viseur, profondeur de champ de l’optique, granularité du négatif que le photographe va confronter à ses sujets, la mer, le voyage, Versailles ou la finitude de l’espace intime d’un appartement parisien.
Représentante d’une “école française” (Bernard Plossu, Pierre de Fenoyl) qui reconnut la modernité formelle de la photographie américaine itinérante et créative (Charles Harbutt, Lee Friedlander), l’oeuvre de Bruno Réquillart a été de nombreuses fois exposée et distinguée.
Représentante d’une “école française” (Bernard Plossu, Pierre de Fenoyl) qui reconnut la modernité formelle de la photographie américaine itinérante et créative (Charles Harbutt, Lee Friedlander), l’oeuvre de Bruno Réquillart a été de nombreuses fois exposée et distinguée.
Marta Gili
Commissaire, Directrice artistique
Marta Gili, née le 11 mars 1957 à Barcelone, est critique d’art et commissaire d’exposition. Elle a été directrice du Jeu de Paume à Paris de 2006 à 2018 et est la directrice de l’École nationale supérieure de la photographie à Arles depuis 2019.
Commissaire et coordinateur d’exposition au Jeu de Paume, depuis sa création en 2004. Il a été auparavant directeur artistique au Patrimoine photographique et chargé de cours à l’École du Louvre.
Matthieu Rivallin est chargé de collection au département de la photographie de la Médiathèque de l’architecture depuis 2005