Ce travail photographique au long cours a débuté en 2008 pour s’achever 2019. Mais la naissance de cette série telle que présentée ici, a eu lieu en 2015, après les attentats du 13 novembre. Un événement qui a fortement résonné et éveillé une profonde angoisse de mort chez l’artiste. Elle a pensé cette série comme un grand autoportrait qui se veut universel, avec l’idée de présenter les images comme si c’était les dernières. Ses images sont pensées, écrites – un peu à la manière de l’écriture automatique des surréalistes – puis dessinées. L’acte photographique arrive en dernière étape. Ce processus de création étant long, elle réalise très peu d’images. Il est ici question d’un double passage, celui de l’image mentale à l’image
“Avec ma chambre photographique j’ai procédé à des fouilles pour constituer un reliquaire intime. Une archéologie intérieur. Là où les frontières se distordent, où l’au-delà rode pour faire le cadre sur un monde entre deux eaux.
J’ai plongé au dedans, dans un monde sous terrain, dans un songe enfoui où se mêlent racines et souvenirs rêvés. Et c’est à nouveau de frontières et de perceptions dont il est question. J’ai fait emerger objets symboliques et bribes de corps pour recréer dans la crypte de l’atelier fragments de rites, bestiaire, inventaire de vestiges. Images mentales.” […]
Ouvrage publié avec le soutien aux galeries / publication du Cnap (Centre national des arts plastiques)
Sara Imloul
Photographe
Sara Imloul, photographe plasticienne française née en 1986 et vivant à Paris, entame en 2008 sa première série Le Cirque Noir, en découvrant la calotypie.
(Procédé photographique datant du XIXe permettant d’obtenir un négatif papier, impliquant la reproduction des images par contact).
Elle développe dès lors dans son laboratoire des techniques personnelles lui permettant de mettre en image son univers mystérieux et onirique. Il s’en suivra Négatifs (2012), pièces uniques à la chambre 4×5 pouces où ici le contact a laissé place au négatif originel sur papier baryté. Elle expérimente également la vidéo et l’installation en 2013 avec T.R.E.S.E.D
en collaboration avec un performeur Nantais.
Puis commence une série plus introspective, auto-fictionnelle et plastique en introduisant le dessin et le collage sur ses négatifs avec un travail sur et avec sa propre famille dans Das Schloss en 2014 (livre éponyme paru aux Éditions Filigranes).
En 2019 sort Passages, de l’Ombre aux Images, une nouvelle série tissée comme une archéologie intérieure, un reliquaire photographique d’images mentales. Prix Levallois 2019
En 2020, À Quatres Mains une collaboration avec Nicolas Lefebvre, où les oeuvres du sculpteur à travers l’oeil de la photographe prennent une dimension intemporelle, archives ancestrales et sacrées.
Et Chez Moi, sortie fin 2021
Philippe Pollet-Villard
Auteur, Cinéaste
Philippe Pollet-Villard est un réalisateur, scénariste, écrivain et acteur français. Sa famille est originaire de Thônes. Il suit les cours de l’école préparatoire des Beaux-Arts d’Annecy.
Il s’installe à Paris pour travailler dans la publicité comme DA à l’agence BDDP ; ( clients : Virgin Megastore entre autres…). Parallèlement, il suit des cours de théâtres pour apprendre la direction d’acteurs, et commence à participer à la réalisation de films. Il reçoit le Grand Prix, au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand (2007), l’Oscar du meilleur court-métrage de fiction et le César du meilleur court-métrage pour “Le Mozart des pickpockets”.