Sakina M’sa écrit comme elle coud. Ses livres, comme ses collections de robes, forment un patchwork, une mosaïque bigarrée, enluminée, rebrodée, une caverne d’Ali Baba où chacun trouvera son bonheur. Sakina est là, à la recherche obstinée de sa robe de rêve, de son "héroïne" comme elle l’appelle déjà, de celle qu’elle ne parvient jamais à coudre. Ce livre est une alternance de robes et de lettres écrites pour : Björk, Bulle Ogier, Patti Smith, Marianne Faithfull, ou Agnès Varda, mais s’adresse aussi bien à des femmes inconnus de Malika à Bessra…
Le parcours de cette créatrice d’origine comorienne issue des quartiers populaires est marqué par deux des aspects fondamentaux du vêtement : son potentiel esthétique d’une part, et de l’autre, sa valeur de code social. Sakina ne parle pas de la femme comme d’un objet, mais comme d’une actrice de la société, d’une citoyenne qui ne renonce pas à la beauté. Sakina M’sa a donc dès l’origine, développé une écriture très personnelle de la mode qui défie toute standardisation.