Deux livres blancs, jumeaux, l’un composé de textes, l’autre de dessins, rassemblent de courtes fables visuelles, récits clos sur eux-mêmes mais tirant les fils d’un imbroglio de pelotes nouées par une même raison d’être : l’incursion, l’irruption.Au gré des apparitions et des disparitions, la narratrice pointe des résurgences fulgurantes de bicyclettes, d’antennes et de framboises, ou de lunettes astronomiques cherchant un clochard cinéphile.
Deux livres blancs, jumeaux, l’un composé de textes, l’autre de dessins, rassemblent de courtes fables visuelles, récits clos sur eux-mêmes mais tirant les fils d’un imbroglio de pelotes nouées par une même raison d’être : l’incursion, l’irruption.Au gré des apparitions et des disparitions, la narratrice pointe des résurgences fulgurantes de bicyclettes, d’antennes et de framboises, ou de lunettes astronomiques cherchant un clochard cinéphile.
Mais ces jeux de langage tracent surtout peu à peu les contours d’une définition de la position singulière de l’artiste.
Les récits s’égrainent à la troisième personne de l’imparfait, invectivant parfois le lecteur, mettent en scène quelques duos – ou des duels ? – entre un « Il » et une « Elle ». Des aphorismes changent le ton des fictions, tranchent net dans le vif, sous la forme de non narrations ultra condensées, glissant tel un ruisseau – comme dans cette vidéo-performance où l’on croit apercevoir l’artiste rampant dans une tranchée, camouflée derrière les feuillages [Sans titre (ruisseau)].
De l’autre côté du miroir, les tracés de personnages dégingandés surgissent du coin de la feuille, affublés d’accessoires mécaniques, saisis dans une anatomie hybride, qui procède par raccourcis musculaires. En suspension sur la page ils la laissent parfois blanche ; silences pour une partition de la disparition.
Entre textes et dessins, cet entrechoc d’évocations mentales ne donne qu’une envie : prolonger cette immersion en visionnant l’important travail de vidéo-performances de l’artiste, afin de relier entre elles ces articulations polysémiques et dynamiques. Comme une œuvre ouverte.
Mais ces jeux de langage tracent surtout peu à peu les contours d’une définition de la position singulière de l’artiste.
Les récits s’égrainent à la troisième personne de l’imparfait, invectivant parfois le lecteur, mettent en scène quelques duos – ou des duels ? – entre un « Il » et une « Elle ». Des aphorismes changent le ton des fictions, tranchent net dans le vif, sous la forme de non narrations ultra condensées, glissant tel un ruisseau – comme dans cette vidéo-performance où l’on croit apercevoir l’artiste rampant dans une tranchée, camouflée derrière les feuillages [Sans titre (ruisseau)].
De l’autre côté du miroir, les tracés de personnages dégingandés surgissent du coin de la feuille, affublés d’accessoires mécaniques, saisis dans une anatomie hybride, qui procède par raccourcis musculaires. En suspension sur la page ils la laissent parfois blanche ; silences pour une partition de la disparition.
Entre textes et dessins, cet entrechoc d’évocations mentales ne donne qu’une envie : prolonger cette immersion en visionnant l’important travail de vidéo-performances de l’artiste, afin de relier entre elles ces articulations polysémiques et dynamiques. Comme une œuvre ouverte.
Cécile Camart