Notes, citations, cartes, documents d’archives, photographies se croisent pour jeter un autre éclairage sur les thèmes abordés par le film et suivre le parcours du réalisateur entre ses intentions initiales et le film tel qu’il peut aujourd’hui être vu.
Au delà de l’aspect documentaire propre à ce type d’ouvrage, il nous semble important, face à un système de distribution qui laisse peu de place à des films atypiques, de laisser une trace pérenne via le livre.
Le film
Des façades mornes et identiques qui se répètent le long de ruelles proprettes. Un silence pesant à peine troublé par le passage de quelques voitures. Repliés sur eux-mêmes et peu enclins à la sociabilité, les lotissements et les pavillons sont, malgré leurs défauts, devenus le mode d’habitat le plus répandu en France durant les trente dernières années. De retour dans le pavillon de son enfance, Frédéric Ramade met en scène les membres de sa famille et les amène à se pencher de façon critique sur la genèse de leur maison et les désirs qui ont guidé leurs choix esthétiques et techniques. En cherchant à raconter son histoire, la famille découvre un enjeu insoupçonné de l’habitat : la prise de parole.
Frédéric Ramade
Auteur, Cinéaste, Photographe
Après des débuts dans le champ des arts plastiques, où il a exploré différents média – peinture, photographie, vidéo -, réalisé des performances et installations, Frédéric Ramade s’est orienté vers la réalisation de films.
Ses productions, aux marges du documentaire et de la fiction, questionnent avec humour la notion d’identité, les rapports qu’elle entretient avec notre environnement, les croyances et les stéréotypes qui y sont attachés. Qu’il s’agisse du monde des banlieues pavillonnaires dans Ode pavillonnaire (2008), qui a donné lieu à la publication d’un livre-dvd aux éditions Filigranes, de celui de l’histoire et de sa mise en fiction dans La Libération de Chinon (2010), ou encore de notre besoin de croyance exotique dans La Voie Rouge (2015), Frédéric Ramade porte à notre regard un questionnement singulier où le rire vient soutenir une volonté critique dont la portée politique n’est jamais très éloignée.
Bien que le film soit son médium principal d’expression, Frédéric Ramade continue de pratiquer le dessin et la photographie. C’est par la circulation et les retours d’une pratique à l’autre qu’il fait avancer son travail. Dessins et photographies viennent nourrir des projets filmiques qui en retour l’amènent à explorer filmiquement de nouvelles voies plastiques et de nouveaux territoires.