Une vie de création serait-elle, en même temps qu’une tentative permanente d’autoportrait, la plus radicale des manières d’interroger son identité ? C’est cette question grave qui parcourt, de bout en bout, l’ensemble des images que nous laisse Frédéric Vartan Terzian. Qu’il nous propose des portraits de ses amis, des natures mortes, des « portraits de mains», des enfants danseurs, des rescapés du génocide arménien ou ses autoportraits mis en scène, une même ligne, tendue sur la lumière, traverse l’ensemble et lui donne sa cohérence. La série des autoportraits nous dit de la façon la plus claire et la plus radicale possible la nécessité intime de cette attitude. Lorsqu’il « enterre ses héros», Frédéric questionne son enfance alors qu’il voit venir sa propre mort. Il le fait en sachant la place que l’image a occupée durant toute sa vie et en s’interrogeant aussi sur un parcours de vie.