Bellamy/Bellamy. Un nom, deux personnes ? trois ? quatre ?
Le projet éditorial Bellamy/ Bellamy s’inscrit dans la lignée des contes, des mythologies, histoires dans lesquelles les secrets de famille sont omniprésents. Une problématique humaine récurrente et passionnante. Des récits où chaque protagoniste a sa vision, sa “version” de l’histoire. Bellamy / Bellamy c’est une histoire. Photographique. Artistique. Graphique. Éditoriale. Il s’agit là, donc, d’une histoire de point de vue. En effet, ce projet est d’abord le travail photographique d’Alexandra Bellamy autour de son secret de famille, autour de Claude, Dieter et de Mother. Mais aussi de Carine et les autres. Après un long parcours personnel et photographique, Alexandra Bellamy a rassemblé dans un dossier, les photographies des lieux de son enfance, des portraits et des archives. Certains supports sont donc photographiques et d’autres sont issus de captations vidéo et sonores prises également par elle. Les archives sont diverses : lettres, polaroïds issus d’albums de familles ou dessins sortis des cartons… Ici chaque “objet” collecté a un sens, une valeur, avec ou sans lien apparent. Et c’est là que commence une autre histoire, la rencontre avec la graphiste Marion Kueny. Ensemble elles décident de rassembler ce travail artistique dans une édition. Ainsi, l’approche graphique permet de créer une articulation entre les images, de rendre l’évidence, de raconter ce mythe familial. La numérotation des pages devient des dates. La chronologie est bousculée. Les points de vue se succèdent comme dans une pièce de théâtre. La réalité devient un peu fiction, friction.
Réécrire le récit familial – ARTE Journal > ici
Podcast « L’Œil écoute » #24 : Alexandra Bellamy > ici
Alexandra Bellamy
Photographe
Alexandra Bellamy, après des études de Lettres Modernes à Paris VII et une école de photographie à Paris, part à New York en 2000 et réalise une série de photographies “NewYork, NY 10007”.
À son retour en 2007, ce travail sera exposé au festival America.
En 2009, sa rencontre avec une journaliste du Figaro, la conduira à la réalisation d’un film court
“Au dessus des cendres” et d’une série de photographies “Les absents” sur les camps d’extermination nazis en Pologne. Travail exposé en 2012 au Mémorial d’Auschwitz-Birkenau en Pologne et aux Frigos à Paris.
De la Moldavie à l’Ukraine en passant par l’Inde, des camps d’extermination nazis à la maison de son enfance, elle cherche l’envers du décor, le pas de côté. Elle éprouve les différentes strates des histoires passées et présentes, leur densité. La série « Demain je pars » réalisée dans l’espace Post soviétique et en Inde est emblématique d’un regard porté sans volonté de récit photographique mais avec le besoin viscéral du monde qui l’entoure et celui de donner forme à son expérience intérieure, empreinte de l’histoire d’un secret de famille. Il y a la réalité telle qu’elle apparaît depuis l’enfance et derrière ces apparences, une autre réalité.