En 2004, lors de mon premier voyage, au sud-ouest de l’île, j’ai tout de suite été séduit par ce pays. J’ai vite compris qu’il y avait à Madagascar une richesse humaine rare, une matière photographique que j’ai eu envie d’exploiter. Ce fut une vraie rencontre. Il m’a fallu neuf ans et neuf séjours sur place pour aboutir ce projet. Cela m’a permis de voir des régions et des populations très différentes, de l’extrême sud, très aride, à l’est plus
humide, et de pouvoir retourner plusieurs fois dans des lieux qui m’intéressaient particulièrement, comme les Hautes Terres entre Ambositra et Ambalavao au sud de Tananarive.
Dans les coins reculés où je suis allé, les gens vivent comme ils ont toujours vécu. Les modes d’existence, ancestraux, n’ont pas évolué, les paysages sont demeurés identiques.
L’île semble abandonnée du reste du monde.
Ce pays est très pauvre, mais ce qui m’a frappé, et ce qui m’a séduit aussi, c’est la grâce de ses habitants dans leur dénuement, leur innocence.
Ici, les gens ne se cachent pas.
En voyage, j’emporte un sac léger, et deux Leica. Je travaille en noir et blanc. J’aime son caractère intemporel, et la manière dont il restitue les moments que j’ai vécu.
Une phrase d’Arthur Rimbaud m’accompagne "[…] ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu."
humide, et de pouvoir retourner plusieurs fois dans des lieux qui m’intéressaient particulièrement, comme les Hautes Terres entre Ambositra et Ambalavao au sud de Tananarive.
Dans les coins reculés où je suis allé, les gens vivent comme ils ont toujours vécu. Les modes d’existence, ancestraux, n’ont pas évolué, les paysages sont demeurés identiques.
L’île semble abandonnée du reste du monde.
Ce pays est très pauvre, mais ce qui m’a frappé, et ce qui m’a séduit aussi, c’est la grâce de ses habitants dans leur dénuement, leur innocence.
Ici, les gens ne se cachent pas.
En voyage, j’emporte un sac léger, et deux Leica. Je travaille en noir et blanc. J’aime son caractère intemporel, et la manière dont il restitue les moments que j’ai vécu.
Une phrase d’Arthur Rimbaud m’accompagne "[…] ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu."
Jean Noël de Soye Né à Marseille en 1955, Jean Noël de Soye abandonne des études de sciences pour se consacrer à la photographie. Dès ses débuts, le voyage est une source d’inspiration. Voyage lointain quand ses commandes pour la presse l’emmènent en Amérique du Sud ou en Asie. Voyage à la rencontre d’une vision intérieure du monde, nourrie de son intérêt pour la poésie et la littérature.
En 1984, il commence à travailler sur les Gitans et le Flamenco en Andalousie, et rejoint l’agence Rapho. Ses reportages en couleur sont alors publiés par de nombreux magazines internationaux (Géo, L’Express, Le Monde, Le Sunday Times, Stern, Traveller, Vogue…).
En 1984, il commence à travailler sur les Gitans et le Flamenco en Andalousie, et rejoint l’agence Rapho. Ses reportages en couleur sont alors publiés par de nombreux magazines internationaux (Géo, L’Express, Le Monde, Le Sunday Times, Stern, Traveller, Vogue…).
En 2000, il rencontre Jémia et J.M.G. Le Clézio avec qui il parcourt l’Ouzbékistan. La lecture du Chercheur d’or, titre phare de cet écrivain, lui inspire Je me souviens de Véronique Angela Zettor, récit de voyage à la Réunion. Venise, le livre, paraît aux éditions du Chêne, en 2001. Les images de Jean Noël de Soye ont une qualité narrative où affleure l’émotion. Elles sont souvent accompagnées d’un texte d’écrivain : Michel del Castillo, Régis Jauffret, Donna Leon, Jorge Semprun, Anne Wiazemsky …