On connaissait les travaux d’Eric Rondepierre à partir des photogrammes de films extraits de copies en cours de décomposition. Le paradoxal danger de brusque combustion que courait la pellicule ancienne trouvait une alternative dans la stupéfiante viscosité, le devenir graisseux des images, la déliquescence huileuse
des figures.
Les apparences que prennent les êtres et les choses quand ils meurent renseignent-elles finalement sur la nature de leur matière ? Serait-ce vrai encore avec cette série intitulée Désolé de Saboter vos Lignes, résultat d’extractions d’images appartenant à des films, exempts de toute incarnation et diffusés sur le web par DSL (Digital Subscriber Line) ?
Cette série continue de traduire la ferveur cinéphilique d’Eric Rondepierre mais les arrêts sur image et leurs restitutions photographiques ne s’accomplissent pas au même moment de l’existence des films.
Les Précis de décomposition sauvaient de l’oubli des images avant qu’elles ne soient d’informes et définitives ruines iconiques. En revanche, la série DSL gèle, pétrifie des accidents de visionnage. L’accès aux films par le web fait oublier aujourd’hui le déroulement du ruban des photogrammes de jadis et l’hypnose de l’écran de l’ordinateur fait ignorer cette alternance que la projection d’un film connaissait autrefois dans une salle : le regard d’inquiétude en arrière du spectateur vers le point d’origine
du faisceau lumineux, cette mystérieuse cabine d’où le feu des images jaillissait. […]
des figures.
Les apparences que prennent les êtres et les choses quand ils meurent renseignent-elles finalement sur la nature de leur matière ? Serait-ce vrai encore avec cette série intitulée Désolé de Saboter vos Lignes, résultat d’extractions d’images appartenant à des films, exempts de toute incarnation et diffusés sur le web par DSL (Digital Subscriber Line) ?
Cette série continue de traduire la ferveur cinéphilique d’Eric Rondepierre mais les arrêts sur image et leurs restitutions photographiques ne s’accomplissent pas au même moment de l’existence des films.
Les Précis de décomposition sauvaient de l’oubli des images avant qu’elles ne soient d’informes et définitives ruines iconiques. En revanche, la série DSL gèle, pétrifie des accidents de visionnage. L’accès aux films par le web fait oublier aujourd’hui le déroulement du ruban des photogrammes de jadis et l’hypnose de l’écran de l’ordinateur fait ignorer cette alternance que la projection d’un film connaissait autrefois dans une salle : le regard d’inquiétude en arrière du spectateur vers le point d’origine
du faisceau lumineux, cette mystérieuse cabine d’où le feu des images jaillissait. […]
Dominique Païni
1950. Naissance à Orléans.
-Diplômé des Beaux-Arts de Paris, (dessin, gravure)
-Docteur en Esthétique (Thèse sur « Les yeux verts » de Marguerite Duras, Paris I).
-Agrégé d’Arts Plastiques
Sa maîtrise d’Arts Plastiques porte sur le théâtre de S.I. Witkiewicz (Paris 1, 1976), et son DEA de littérature comparée sur « L’image écrite » (Paris VII, 1983).
Sa formation pluridisciplinaire et ses goûts personnels l’entraînent sur plusieurs voies. Comédien professionnel, il a travaillé en France et en Europe avec des metteurs en scène de théâtre (Pierre Chabert, Le Théâtre d’En face, Bruno Meyssat) et avec des chorégraphes (Mathilde Monnier, Alain Rigout, Grands Magasins, Catherine Diverres et Bernardo Montet). Il a réalisé un court-métrage, des performances, et plus tardivement, des peintures (1985-90).
Au début des années 90, il commence à explorer les « angles morts » du dispositif cinématographique. Son intervention consiste à choisir selon des critères bien définis, puis à extraire des photogrammes (c’est-à-dire des images qui apparaissent sur l’écran 1/24ème de seconde et qui sont invisibles lors d’une projection normale) pour ensuite les proposer sous la forme de tirages photographiques de grand format. Cette économie de l’image, souvent qualifiée de « conceptuelle», mobilise plusieurs registres (texte, peinture, cinéma, photographie) avec une rigueur qui n’exclut pas l’étrangeté ou l’humour.
Tandis que ses expositions se multiplient en France et à l’étranger, il commence à écrire des textes de fiction autour de son travail photographique.
1996. Il est nommé professeur associé à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne).
Depuis 2002, l’œuvre s’est diversifiée. L’artiste utilise ses propres images qu’il recompose avec ses textes, ou ses dessins ou encore avec des images de cinéma qu’il s’approprie. Par ailleurs, ses ouvrages récents explorent d’autres territoires (fictionnels ou autobiographiques).
-Diplômé des Beaux-Arts de Paris, (dessin, gravure)
-Docteur en Esthétique (Thèse sur « Les yeux verts » de Marguerite Duras, Paris I).
-Agrégé d’Arts Plastiques
Sa maîtrise d’Arts Plastiques porte sur le théâtre de S.I. Witkiewicz (Paris 1, 1976), et son DEA de littérature comparée sur « L’image écrite » (Paris VII, 1983).
Sa formation pluridisciplinaire et ses goûts personnels l’entraînent sur plusieurs voies. Comédien professionnel, il a travaillé en France et en Europe avec des metteurs en scène de théâtre (Pierre Chabert, Le Théâtre d’En face, Bruno Meyssat) et avec des chorégraphes (Mathilde Monnier, Alain Rigout, Grands Magasins, Catherine Diverres et Bernardo Montet). Il a réalisé un court-métrage, des performances, et plus tardivement, des peintures (1985-90).
Au début des années 90, il commence à explorer les « angles morts » du dispositif cinématographique. Son intervention consiste à choisir selon des critères bien définis, puis à extraire des photogrammes (c’est-à-dire des images qui apparaissent sur l’écran 1/24ème de seconde et qui sont invisibles lors d’une projection normale) pour ensuite les proposer sous la forme de tirages photographiques de grand format. Cette économie de l’image, souvent qualifiée de « conceptuelle», mobilise plusieurs registres (texte, peinture, cinéma, photographie) avec une rigueur qui n’exclut pas l’étrangeté ou l’humour.
Tandis que ses expositions se multiplient en France et à l’étranger, il commence à écrire des textes de fiction autour de son travail photographique.
1996. Il est nommé professeur associé à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne).
Depuis 2002, l’œuvre s’est diversifiée. L’artiste utilise ses propres images qu’il recompose avec ses textes, ou ses dessins ou encore avec des images de cinéma qu’il s’approprie. Par ailleurs, ses ouvrages récents explorent d’autres territoires (fictionnels ou autobiographiques).