Né à Téhéran en 1903, Sâdegh Hedâyat, « le Pessoa iranien » est le premier écrivain à critiquer le despotisme politique et religieux. Il fait connaître dans son pays des écrivains comme Tchekhov, Kafka ou Schnitzler et suscite l’admiration d’André Breton grâce à un chef d’œuvre, La chouette aveugle. Il est également le premier et reste le seul écrivain contemporain iranien de notoriété internationale.
Après un premier passage en France pour effectuer ses études en 1926, il revient à Paris en décembre 1950, où il réside 5 mois avant de se donner la mort à 48 ans, le 9 avril 1951.
Pour l’écriture de cette pièce de théâtre, Behi Djanati Ataï s’est basée essentiellement sur les faits réels rapportés par son père, dans la première biographie de Sâdegh Hedâyat publiée en 1978, peu avant la révolution Iranienne.
La pièce mêle un univers réaliste des cinq derniers mois de la vie de Hedâyat, ses rencontres avec un jeune étudiant iranien, La Lampe, et l’univers fantastique où les personnages de son œuvre prennent vie et font intrusion dans ses moments de solitude.
Parution
15/02/2006
Collection
Hors Collection
Format
120 x 165
Broché avec rabats
6 dessins
72 pages
ISBN : 978-2-35046-042-0
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Dans sa pièce, Hedâyat, Behi Djanati Ataï rend à la fois hommage au grand écrivain contemporain iranien Sadegh Hedâyat (1903-1951) et à son père qui écrivit sa première biographie. Au moment où son père écrit cette biographie, Behi Djanati Ataï s’implique dans le projet, participe à la frappe du manuscrit, lit des ouvrages de Hedâyat, même si elle se rend compte aujourd’hui qu’à l’époque elle ne pouvait saisir toutes les subtilités de ses livres. Cette biographie parue en 1978 et qui, en parallèle, traite également de l’histoire de l’Iran, est interdite peu après la révolution islamique. L’éditeur est alors emprisonné tandis que le père de Behi est inquiété. Behi et sa famille décident alors de quitter l’Iran. Après 6 mois passés aux États-Unis, ils rejoignent son père en France, ce dernier ayant été refoulé à l’arrivée aux États-Unis.
Écouter L’exil aux États-Unis & L’arrivée en France

Behi passe son bac à Paris, passe le concours de l’école de théâtre de la rue Blanche (Ensatt) où elle est admise, mais selon le souhait de sa mère, elle renonce à devenir comédienne dans l’immédiat et entame des études scientifiques. Après un cursus brillant, elle commence à suivre un atelier théâtre le soir puis passe une audition qui lui permet d’entrer dans une troupe. C’est ainsi qu’elle devient comédienne professionnelle. Elle joue dans plusieurs créations contemporaines, puis, en 1998, crée avec Thierry Le Goff une salle de spectacle sur la péniche La baleine blanche à Paris. Elle joue également dans des longs métrages (notamment Le vieux qui lisait des romans d’amour de Rolph de Heer avec Richard Dreyfus).

Behi se souvient avoir été marquée par l’injustice de la censure, par le fait que tous le travail effectué par son père soit, en quelque sorte, “jeté à la poubelle” avec l’œuvre d’Hedâyat. Elle a longtemps gardé en elle ce désir d’écrire une pièce à partir du livre de son père et de lui rendre à son tour hommage. Alors qu’elle avait écrit la pièce depuis quelques temps, elle se décide seulement à faire lire le texte après un voyage en Iran. Elle n’était pas retournée dans son pays depuis 22 ans, elle découvre que les livres d’Hedâyat y existent encore mais censurés et que différents ouvrages font référence à la biographie de son père, bien qu’elle soit toujours interdite. À son retour, elle réalise que l’année 2003 va correspondre au centième anniversaire de la naissance d’Hedâyat et au dixième anniversaire de la disparition de son père. Elle confie donc le texte au directeur du Revest, théâtre de Toulon, qu’elle connaît déjà en tant que comédienne. Ce dernier est conquis par le projet et son énergie, il lui offre donc une résidence de création.