Il remontait si loin le courant de sa vie
qu’il se trouvait perdu au pays à l’envers
où l’on erre avant la naissance
Il rêvait rêvait-il
il changeait de planète
S’éveillant, s’endormant sans cesse et tour à tour
au tic tac cérébrale de l’horloge du sang…
L’aile d’endormir poème de Roger Gilbert-Lecomte (1936), est ici prétexte à une petite séquence photographique en hommage à cet écrivain fantomatique, dont le spectre oscille toujours entre réminiscence et anticipation.
qu’il se trouvait perdu au pays à l’envers
où l’on erre avant la naissance
Il rêvait rêvait-il
il changeait de planète
S’éveillant, s’endormant sans cesse et tour à tour
au tic tac cérébrale de l’horloge du sang…
L’aile d’endormir poème de Roger Gilbert-Lecomte (1936), est ici prétexte à une petite séquence photographique en hommage à cet écrivain fantomatique, dont le spectre oscille toujours entre réminiscence et anticipation.
Broché agraphé sous un fourreau blanc
Anne-Lise Broyer déclare que c’est en lectrice qu’elle aborde le monde. Elle va plus loin en prétendant que l’expérience de la photographie se confond avec celle de la lecture. Son œil circulerait dans le paysage de la manière dont il circule dans le livre, traquant la présence qui saisit, requiert, effraie ou ravit. Là où l’écrivain sortirait son carnet, Anne-Lise Broyer sort son appareil et fabrique une image. Paysages ou portraits, natures mortes… en noir et blanc le plus souvent, comme pour retrouver le gris du texte ou bien quelque chose comme de la matière grise. Des images pensives plutôt que pensées. Elle souhaite faire du lieu de révélation que représente la photographie l’analogon d’un espace mental où quelque chose prendrait corps, un souvenir, une réminiscence ou une vision, un fantasme. La photographie n’a d’intérêt pour elle que dans ce questionnement permanent qu’elle peut entretenir avec les autres arts : le cinéma bien sûr, mais aussi la peinture, le dessin, la gravure… Elle s’en inspire pour nourrir un imaginaire mais aussi, pour interroger la nature du réel, comme si une image fabriquée, une image de l’art, pouvait tout autant lui servir de sujet ou de
prétexte. Les médiums se frottent, se confondent parfois…
Il n’en demeure pas moins que son attachement à la littérature conditionne un amour du livre, et qu’elle voit dans celui-ci un lieu d’épanouissement pour son travail. Faire dialoguer les images entre elles (l’entre-image), constituer des séries, jouer sur les formats, les silences, les blancs, les rythmes… tout cela lui importe. Le livre est comme une scénographie en miniature, dont on retrouve l’expression agrandie dans les scénographies de ses expositions. Empruntant volontiers les sentiers du graphisme, du dessin et de l’écriture, elle cherche par cette hybridation à mettre en place une sorte de littérature photographique. Le travail d’Anne-Lise Broyer véhicule une part de mystère, mais peut-être que son secret ne réside pas tant du côté de la chose vue que du côté de celui qui regarde.
Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Ses ouvrages sont publiés aux Éditions Filigranes ainsi qu’aux Éditions Nonpareilles. La Galerie Particulière représente son travail à Paris.
Pascal Gibourg
Being Beauteous
Amaury da Cunha, Marie Maurel de Maillé, Nicolas Comment, Anne-Lise Broyer
Léa Bismuth, Yannick Haenel, Etienne Hatt, Jean Deilhes, Hélène Giannecchini
Au Roi du bois
Anne-Lise Broyer
Le ciel gris s’élevant
Anne-Lise Broyer
Jean-Luc Nancy
Fading
Anne-Lise Broyer, Nicolas Comment
fotograf
Anne-Lise Broyer, Nicolas Comment
Le triboulet
André S. Labarthe
Anne-Lise Broyer, Nicolas Comment, Gérald Colas
Une histoire sans nom
Anne-Lise Broyer
Alain Coulange
C’est Maquis
Anne-Lise Broyer
Nicolas Comment
L’aile d’endormir
Anne-Lise Broyer
La petite vacance
Anne-Lise Broyer, Nicolas Comment