“Ce livre raconte l’histoire du quartier de la porte de Paris à Saint Denis au moment de sa transformation en 2014 et autour. A l’occasion de la construction du Groupe Scolaire Jacqueline de Chambrun – la Roseraie, j’ai été invité par la mairie à construire un projet avec les habitants du quartiers. J’ai cherché les acteurs, ceux qui vivent dans le quartier sans forcément y habiter. Ils y travaillent, ils le traversent, s’y arrêtent, plus ou moins.
J’ai installé un studio dans le chantier de l’école et j’ai invité les participants à une séance photo. Chacun m’a raconté son histoire. 60 portraits sont désormais est affichés dans l’école. Les images sont imprimées sur du réseau lenticulaire qui permet de faire apparaître et disparaitre l’un ou l’autre des personnages au gré du déplacement du spectateur. Ce sont des portraits composés, des associations fictionnelles.
Les personnages s’évanouissent ils résistent à notre regard comme les fantômes disparaissent lorsqu’on est sur le point de les attraper.
J’ai rencontré des hommes et des femmes impliqués dans leur quartier, chacun à sa manière.”
Sylvain Gouraud
Photographe
Sylvain Gouraud est photographe. Il s’intéresse à la photographie en tant qu’objet à part entière, dont il interroge la matérialité propre au regard de contextes sociaux défavorisés et en manque de visibilité, retournant ainsi l’effet ultime de classement qu’opère généralement ce medium.
L’aspect politique est récurrent dans le travail de Sylvain Gouraud.
C’est ce qui lui permet de rentrer dans son sujet, c’est une réflexion sur l’organisation de nos sociétés.
Il utilise la photographie comme un constat, un regard qu’il fait parfois devenir actif : comment la photographie peut être le moteur de nos actions politiques. Pour cela, il n’hésite pas à faire intervenir le public, interrogeant la notion de droit d’auteur, si chère à notre époque.
Emilie Hache
Auteur
Émilie Hache est maître de conférence en philosophie à l’Université de Paris-Nanterre, et l’auteure d’un livre en philosophie environnementale publié en 2011, intitulé Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique. Comme le titre de cet ouvrage l’indique, son intérêt porte sur l’écologie, mais une écologie qui ne considère pas que le concept de nature va de soi et n’en fait pas un domaine de recherche exclusif de la biologie (l’écologie scientifique).