Christophe Beauregard néglige les cicatrices et autres clichés de « l’avant après », et photographie une série de visages anonymes, tous chirurgicalement retouchés. Désormais en paix avec eux-mêmes, ces individus ont malgré tout commencé un subtil et lent brouillage des identités et des genres…
Ces photographies sont accompagnées des textes de Nicolas Thély, critique et maître de conférences à Paris 1, et de Vladimir Mitz, chirurgien plasticien, qui dévoilent leur propre vision « esthétique ».
Ces photographies sont accompagnées des textes de Nicolas Thély, critique et maître de conférences à Paris 1, et de Vladimir Mitz, chirurgien plasticien, qui dévoilent leur propre vision « esthétique ».
Christophe Beauregard vit et travaille à Paris.
« Au-delà du traitement photographique, j’ aborde les questions du double, de l’artifice, des jeux de langage, et des dispositifs sensoriels (musique, lumière) utilisés ou inventés par des anonymes.
Cela donne lieu à des séries des prises de vues qui ne sont jamais spontanées mais toujours le résultat d’un travail de mise en scène et de composition photographique. C’est la raison pour laquelle, je pense mes photographies comme des images faussement sages et faussement rassurantes. »
En 2005, il s’intéresse à la chirurgie esthétique. Dans sa série Chirurgies il néglige les cicatrices et autres clichés de « l’avant-après » et photographie des visages anonymes, tous chirurgicalement retouchés. Ces 16 photographies sont publiées dans le Manuel d’esthétique (2005) aux Editions Filigranes.
En 2006, il pose son regard sur les Sdf et réalise des images dans lesquelles, avec des comédiens, il confronte un état du langage à un état de la perception, et interroge la fabrication des images dans la rhétorique des médias. Il met en scène des hommes et des femmes en mauvaises postures. Ces fictions sont publiées dans l’ouvrage Semantic tramps aux Editions Filigranes (2008), accompagné un texte inédit d’Arlette Farge.
La même année Christophe Beauregard répond à une commande (Technomades, publiée dans l’ouvrage collectif Europe-Echelle 27 chez Transphotographic press/Signatures) et fait poser en Europe du Nord des utilisateurs anonymes de technologie nomades (lecteurs MP3, ordinateurs portables, consoles de jeux…) sans leur appareillage techno devenu trop voyant.
Ses photographies sont exposées en 2008 pendant le Mois de la photo (Paris), durant L’été Photographique de Lectoure (France) et au siège LVMH (Paris).
Puis il commence un projet en trois parties, Projet XXI. Tout d’abord la série Las Vegas, pour laquelle il photographie des maisons illuminées dans les quartiers résidentiels français, et joue les trouble fêtes en dévoilant des atmosphères étranges. Pour la première fois Las Vegas est projetée au Festival Voies Off en Arles en juillet 2009, puis exposée au Bon marché Rive Gauche Paris en décembre.
Et à présent il vient de terminer le deuxième opus, Devils in disguise. Des portraits d’enfants déguisés jouant dans les bois livre un regard sur l’imaginaire de nos progénitures en train de s’émanciper dans le folklore mercantile de l’industrie des biens culturels.