Cet essai explore la relation complexe entre l’humanité et les forêts, soulignant comment, historiquement et actuellement, nous avons quantifié et géré ces écosystèmes. Dès le XVIIe siècle, l’optimisation du rendement forestier était déjà une préoccupation, principalement pour des usages tels que la construction navale et la défense militaire. Aujourd’hui, cette gestion s’étend à des domaines comme la production de papier et de bois d’œuvre, évalués via des calculs de rentabilité. Dans le contexte de l’Anthropocène, marqué par une réduction des zones peu touchées par l’homme, une prise de conscience de la finitude des ressources naturelles et le réchauffement climatique, la forêt devient une “figure centrale de la pensée environnementale”.

Ce livre s’attelle à mettre en évidence combien diverses sont les voies selon lesquelles les photographes contemporains s’avèrent à même de réactiver nos relations à la forêt, de raviver notre capacité à être affectés par d’autres formes d’existence que la nôtre. Traitant des écosystèmes forestiers, leurs œuvres ouvrent aussi à une réflexion politique concernant l’aménagement des territoires, l’exploitation des ressources naturelles, l’extractivisme en vigueur dans le monde contemporain. Elles conduisent à une réflexion sur la forêt en tant que bien commun – qu’elles contribuent à mettre en débat.