Dans Un hiver d’oise, Thierry Girard a renoncé à son parti pris habituel de rendre compte d’un itinéraire, et a décidé de construire trois ensembles d’images inspirés par des paysages et des éléments constitutifs du département de l’Oise. Il a fait se rencontrer ses problématiques de travail actuelles avec des références littéraires également liées à ce territoire.
Ainsi, la première partie, intitulée Toise, manifeste une attirance pour la vastitude uniforme du plateau picard que Thierry Girard a traité comme ses paysages maritimes et atlantiques.
La seconde série, Noise, est avant tout liée à l’œuvre de Nerval, le poète du Valois, mais évoque aussi La Belle Noiseuse de Balzac, et donc la question de la représentation. D’où l’idée, de travailler sur l’ambiguïté de la représentation du corps dans la peinture ou la statuaire religieuse et de suggérer, à travers quelques portraits de jeunes filles et des atmosphères de bois ou de nature, un univers pictural et littéraire d’un romantisme un peu sombre et mélancolique… nervalien en quelque sorte.
La troisième partie, Poise, présente des paysages urbains photographiés à la chambre 4 x 5. Ne s’intéressant ni aux monuments, ni aux belles demeures, ni aux fermes pittoresques, mais à des lieux de brique et de gris qui renvoient à l’histoire industrielle et ouvrière de l’Oise et à une époque symbolisée par l’œuvre d’Henri Barbusse, autre écrivain isarien.
Ces trois séries ne disent pas, bien évidemment, toute l’Oise, mais proposent trois entrées, trois approches possibles, à la fois justes et très subjectives.
Un hiver d’oise est le résultat d’une résidence d’artiste initiée par le conseil général de l’Oise, et qui s’est déroulée d’octobre 2007 à mars 2008.