Douze auteurs accompagnent cette aventure éditoriale : Yves-Marie Paulet, Vincent Fleury, Claire Oppert, Marc-André Selosse, Laurent Arthur & Michèle Lemaire, Audrey Dussutour, Gilles A. Tiberghien, Marine Calmet, Gilles Clément, Matthieu Gounelle, Marjorie Guillon.
“…J’habite en forêt depuis plus de trente ans. En marchant dans les bois avec des amis, les échanges ont une autre teneur que dans la maison. L’air, les plantes, les arbres, semblent former un écrin à l’intimité, la parole se libère. Les arbres sont des êtres qui vivent une autre temporalité, à leur contact par infusion nous sommes plus complets.
J’ai voulu tenter l’expérience avec des chercheurs, scientifiques, artistes, hors d’une salle de conférence, sans électricité, sans ordinateur, en installant un rapport plus proche entre les participants dans lequel le lien passe par la langue et par le corps. Tenter l’expérience du partage de la connaissance, du sens comme engagement affranchi du pouvoir qui, à quelque échelon que ce soit, est un poison.
Ces rencontres s’inscrivent dans un projet à quatre volets.
• Un travail de sculpture sur les toits qui met en résonance les trois lieux de la place Séraucourt : la Maison de la Culture Malraux, le château d’eau et la nouvelle Maison de la Culture. Le cerf se tient debout sur la MC Malraux, la position de son corps et son regard indiquent une direction. La biche, sur la nouvelle MCB, semble lui répondre et le mouton de Jacob, sur le toit du château d’eau, les écoute. Tous les trois sont attentifs.
On assiste à une apparition qui réagit à la nature du ciel, à l’ensoleillement, qui invite à lever les yeux sur le bâtiment et à le redécouvrir. Il s’agit de déplacer le regard.
• Je me souviens d’un cerf qui, après avoir glissé d’un terrain escarpé, s’était retrouvé sur le toit d’une maison en contrebas. Cette vision est à l’origine du projet, peut-être aussi une prémonition de la mer qui monte. On assiste ici à un dialogue entre les trois lieux « par le haut » : présence animale et symbolique sur laquelle viendront plus tard se poser les oiseaux.” […]
Olivier Leroi
Artiste
Né en Sologne en 1962, Olivier Leroi a suivi une formation de forestier à Meymac en Corrèze tout en s’intéressant à l’art dont il a développé une pratique personnelle nourrie de rencontres avec divers artistes.
En 1995 il intègre l’Institut des hautes études en arts plastiques, dirigé par Pontus Hulten. Ses voyages pour des résidences en Afrique, au pays Dogon, à Torreon, au Mexique ou à Dumont D’Urville, au pôle Sud, lui ont permis de mieux appréhender son environnement le plus proche et le plus lointain et, pour ce faire, le dessin, le collage, la sculpture, le film ou la vidéo ont été des instruments d’exploration privilégiés. L’économie du geste fonde la pratique d’Olivier Leroi dont l’observation attentive des milieux vivants joue avec les échelles et s’apparente à une opération de dévoilement de la réalité dans ses dimensions sensibles et cognitives. Parmi ses publications, on peut mentionner Chronopoétique, une monographie aux éditions Actes Sud en 2015, la plus récente : Les Chiens de Lanester chez Eternal network en 2022 et ce livre chez Filigranes Éditions.